C’est en parcourant les rayonnages de ma bibliothèque que ma main
s’est posée sur un petit volume de couleur vieillotte, marron, dont les
pages étaient essentiellement illustrées de photographies de cartes
postales anciennes des villages de la Vienne, éditées aux environs
de 1920, années qui, semble-t-il, n’avaient rien de «folles» à la campagne.
Quelle bonne surprise que de retrouver quelques cartes postales d’Orches avec 100 ans
d’écart, de reconnaître les rues principales où les voitures sont encore presque inexistantes,
de retrouver d’anciennes maisons, sans oublier l’église, centre de toutes choses à cette
époque. Une déception cependant en tournant ces pages: il y a très peu de personnages et,
de plus, ils sont si petits sur ces images que l’on y reconnaît personne.
Alors pourquoi ne pas faire en 2020, le pendant de ce recueil en se concentrant sur le village
d’Orches, un village bien tranquille, partagé entre bois et champs, vert des feuilles et des
pâtures et jaune des étendues de colza, de blé ou de tournesols, entrecoupées, en été, de
sillons de melons, le tout sous un ciel résolument bleu ?
Cette fois-ci, ce ne sera pas essentiellement le village qui sera représenté mais, principalement ses habitants,
dans toute leur diversité, jeunes, vieux, agriculteurs, employés et
commerciaux des villes, retraités, actifs, historienne, artisans, chasseurs, viticulteur ou potier
du village.
Sitôt pensé, sitôt mis en œuvre, avec la caution de Madame le maire, l’engagement de la
Confrérie des Tabliers Noirs du Haut-Poitou et la participation de mes amis photographes,
André et Louisette, nous avons emmagasiné plusieurs milliers de photos puis trié et sélectionné
jusqu’à conserver un peu plus de 100 portraits qui donnent une bonne idée de la
pluralité de la population de notre village.
Nous avons choisi de réaliser ces images en noir et blanc dans une définition parfaite avec
ou sans un objet ou un animal familier, dans des poses libres et non empruntées. Le noir et
blanc c’est le choix qui nous assure que ces photographies soient d’un classicisme intemporel
permettant de se concentrer sur le sujet, sans être influencé par la couleur, en protégeant
la vision que les générations futures pourront en avoir quand, à leur tour, ils découvriront ce
livre.